La bohème, c’est tout à la fois un style de vie, un idéal vision du monde dont le maître-mot est » liberté « .
Issu de l’univers gitan, cet idéal est repris dans les milieux les plus divers, autour d’artistes fédérateurs : de Baudelaire, Nerval ou George Sand à Picasso, Apollinaire ou Kerouac.
Contraints de vivre dans la pauvreté après la fin de la Révolution française, ces artistes ont commencé à adopter un style de vie plus simple et plus nomade, moins axé sur les possessions et davantage sur la liberté créative. Cela a lentement évolué vers l’état d’esprit bohème, qui signifie qu’ils s’expriment dans leur façon de s’habiller et dans ce qu’ils créent
La culture bohème a une histoire fascinante et riche qui a voyagé des rues mystérieuses de France à l’Angleterre et aux États-Unis, avant de devenir un phénomène mondial. Retraçons les pas de cette culture colorée jusqu’à ses racines.
L’ORIGINE DE LA CULTURE BOHÈME
Le mot « bohème » a commencé à apparaître vers la fin du XVIIIe siècle. Avec la fin de la Révolution française, les artistes créatifs comme les peintres, les musiciens et les écrivains qui bénéficiaient auparavant du mécénat de la royauté et des aristocrates français riches, se sont retrouvés contraints à la pauvreté. Privés de moyens de subsistance, ils devaient vivre avec des moyens très limités.
Ces conditions ont progressivement conduit les artistes à adopter un mode de vie minimaliste et nomade. Ils ont commencé à se concentrer moins sur les biens matériels et davantage sur l’expression de leur créativité à travers ce nouveau mode de vie, en réutilisant souvent des vêtements usagés pour en faire des tenues artistiques et originales.
POURQUOI LES APPELAIT-ON « BOHÈMES » ?
Comme ce nouveau groupe de créateurs s’habillait de manière artistique et décalée, le grand public les a d’abord comparés aux gitans nomades qui s’habillaient de la même manière et qui avaient migré d’une région d’Europe de l’Est appelée « Bohême ». Alors que la société française utilisait le mot « bohème » de manière péjorative envers les populations nomades roms, le terme a progressivement commencé à être utilisé pour décrire un créatif ou un intellectuel doté d’un sens vestimentaire et d’un style de vie très artistiques et excentriques.
DÉBUT DU XIXE SIÈCLE : L’ÉPOQUE ROMANTIQUE ET LA BOHÈME FRANÇAISE
Le début du XIXe siècle a vu l’essor de l’ère romantique en Europe, qui s’est libérée des contraintes formelles du classicisme et a mis l’accent sur l’importance des émotions et de l’esthétique dans la musique, l’art et la littérature. Les romantiques ont rejoint les bohèmes français et ont commencé à incorporer des robes fluides et vibrantes, des accessoires pour cheveux et des tissus patinés dans leur style vestimentaire.
MILIEU DU XIXE SIÈCLE : LE MOUVEMENT PRÉRAPHAÉLITE DE LONDRES
Étonnamment similaire aux romantiques en France, la Grande-Bretagne a vu l’essor des préraphaélites. Ce groupe d’artistes britanniques souhaitait insuffler créativité, sincérité et émotion dans l’art et la littérature. Les préraphaélites rejetaient les vêtements restrictifs comme les corsets et les vêtements rigides au profit de robes sans restriction, de coiffures fluides ornées de fleurs et de colliers de perles colorées. Cela a encore popularisé l’esthétique bohème à l’esprit libre.
FIN DU XIXE SIÈCLE : LE MOUVEMENT ESTHÉTIQUE
À la fin du XIXe siècle, l’Europe a perdu sa tolérance à l’égard des restrictions imposées à l’habillement et à l’expression créative. Le mouvement esthétique s’est concentré sur la liberté d’expression et a incorporé des éléments naturels tels que des motifs floraux, des imprimés inspirés des animaux et des motifs orientaux dans l’art et la mode.
LA CULTURE BEATNIK DES ANNÉES 1950 AUX ÉTATS-UNIS
Dans les années 1950, les Beatniks ont fait leur apparition aux États-Unis. Ce groupe de personnes était un fervent défenseur de la liberté d’expression et un anticonformiste. Ils portaient souvent des vêtements simples et discrets, souvent entièrement noirs, mais ils exprimaient leur individualité à travers leur art, leur poésie et leur travail littéraire. Leurs croyances ont semé les graines de la culture hippie dans les années 1960.
APRÈS LES ANNÉES 1960 : BEATNIK + BOHO = CULTURE HIPPIE
La culture hippie des années 1960 en Amérique a combiné la philosophie beatnik non-conformiste avec l’esthétique bohème colorée et libre d’esprit pour donner naissance au style de mode bohème que nous connaissons aujourd’hui. Les hippies exprimaient leur individualité avec des tissus colorés et portaient des robes, des foulards et des kimonos doux et fluides. Ils portaient également des accessoires, des bottes et des bijoux artisanaux avec des pompons, des franges et des ornements en perles. Les imprimés floraux, les motifs animaliers et les combinaisons de couleurs originales sont également devenus très populaires.
DU DÉBUT DES ANNÉES 2000 À AUJOURD’HUI
Les années 2000 ont mélangé divers éléments de différents styles bohèmes pour créer l’esthétique « bohème-chic » qui est aujourd’hui populaire dans le monde entier. Elle s’inspire des styles vestimentaires hippies et bohèmes et les adapte aux sensibilités modernes.
À l’heure de la mondialisation, c’est un rêve qui prend un nouvel essor grâce à l’abolition des frontières et au mélange des cultures, où chacun peut se créer un monde à sa mesure, ou sa démesure…
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